Jeff Kerléo, Artisan luthier.

Jeff Kerléo, Artisan luthier.

manouche Eventail Intégral

manouche Eventail Intégral
manouche Eventail Intégral :

Bon, voici la version finale de mon nouveau barrage pour les guitares manouches. Je vais faire un survol de ce qui m’a amené vers ce truc bizarroïde :

-          On constate tous d’un simple coup d’œil que les tables, de toutes les guitares, ont un fil régulier et parallèle aux cordes. Réalisez une table avec un fils perpendiculaire aux cordes, montez et accordez les, et vl’an vous vous prenez la table in the figure ! On a au moins deux raisons de monter les tables avec le fil parallèle aux cordes, la résistance et l’élasticité. La table va être mise en vibration par les cordes par l’intermédiaire du chevalet et le mouvement de la corde se décompose en 3 effets mais qui se terminent toujours en fuseau dans le sens des fils du bois de table.  Celle-ci sera d’autant plus en harmonie avec la corde si son fil et ses barres de renforts sont proches de la géométrie des cordes. Voilà pourquoi le barrage en éventail est celui qui freine le moins la table, il s’approche de la géométrie des cordes. Pour m’approcher encore plus prêt, j’ai donc prolongé par le dessin l’éventail et fait partir l’origine de chaque barre du point de départ de chaque corde au sillet de tête vers six points également répartis sur la surface du grand lobe.

-          Deuxième constat, le barrage dessiné par Mario Maccaferri, en échelle présente deux barres principales reliées entre-elles par deux ponts de chaque pied du chevalet. Ces deux barres font donc toute la largeur du grand lobe, soit 410mm. Cette portée de 410 est soumise à la pression des cordes et ce sont ces deux barres qui participent le plus, avec l’effet de voute à la résistance à l’enfoncement de la table. Or, mon barrage fait passer directement une barre sous chaque pied du chevalet, donc, pas besoin de ponts. Chaque barre est en appui d’un coté sur le bloc d’encastrement des barres et de l’autre encastrées dans les contre-éclisses de part et d’autre du talon et le tout, avec une portée de 390mm, soit 40mm de moins que celui de Mario. Bref, on a moins de barre et on a moins de porte à faux.

-          Troisième constat, le bloc d’encastrement des barres est en liaison collée avec le talon de manche. Les 6 barres sont donc reliées au manche par cet intermédiaire. Il s’agit d’un stratagème (alambiqué) que j’ai mis au point pour récupérer les vibrations du manche , qui est déjà en application sur mes modèles classiques et qui marche fort bien.

-          Dernier constat, les deux barres principales et centrales sont en épicéa, plus résistant à la flexion que les barres latérales qui sont en cèdre. Le but étant d’avoir un barrage léger et très vibrant, mais qui permet à la table de résister à l’enfoncement. Le test de résistance a été réalisé sur une véritable table équipée du barrage en éventail intégral, montée sur  un faux corps mais avec un vrai chevalet et de vraies cordes accordées comme il se doit. Durant trois semaines, j’ai fait des relevés micrométriques de déformation de la table, celle-ci c’est déformée de 1,5mm au bout de deux jours, puis c’est stabilisée.

En tant que membre actif de l’IMEDI (qu’est ce qu’y me dit ?) (Institue Mondiale de l’Emulation et de la Diffusion des Idées), j’invite tous les luthiers professionnels  ou amateurs à copier et reproduire  ce barrage totalement nouveau dans l’espoir qu’enfin la technique et l’évolution l’emporte sur le sectarisme et le classicisme…





Commentaires

  • Aucun commentaire
Ces blogs de Musique pourraient vous intéresser